Si nous vous parlions il y a quelques semaines de la réunion des 7 Bugatti type 101 au sein de la collection Schlumpf à Mulhouse, il est désormais temps d’aborder le Musée National de l’Automobile via un spectre plus large, dans son actualité débordante à l’occasion des quarante ans de l’institution, coïncidant avec un changement de direction depuis le début du mois de ce janvier. Parce que oui, si le nombre ainsi que la qualité et la diversité des véhicules proposés est tout simplement sans équivalent dans le monde, de la 4CV à la Bugatti Royale, un vent de torpeur semble s’être emparé de l’institution depuis quelques… décennies!

En effet, rien ou presque ne semble avoir changé depuis notre dernière visite, il y a près de trente ans. Mais l’heure du grand réveil est venue, c’est ce que nous a confié Bruno Fuchs, nouveau président de l’association propriétaire du musée lors d’une visite en ce mois d’avril.

450 véhicules c’est formidable, mais encore faut-il donner envie de les découvrir, encore faut-il les mettre en valeur, encore faut-il que cela soit ludique, notamment pour les accompagnants, bref, il etait grand temps de redonner au lieu le lustre qu’il mérite, sans même parler des réserves fabuleuses comptant 200 autres raretés, auxquelles nous avons eu accès, et qui méritent bien mieux que les draps recouvrant ces belles endormies.

Un chantier titanesque, mais qui, abordé avec une envie contagieuse par la nouvelle équipe laisse augurer du meilleur, comme cette expérience de réalité augmentée qui, en s’appuyant sur une tablette tactile, permet de visualiser en temps réel, et en choisissant les paramètres (couleur, type de jantes etc…) ce à quoi pourrait ressembler cette spectaculaire Hotchkiss AM 80 de 1927, actuellement plus proche de l’état d’épave, après restauration. Absolument bluffant.

Le réaménagement aussi est en cours, avec des portiques d’accès déplacés afin que même les non-visiteurs puissent accéder au nouveau bar d’inspiration art-déco intégrant un espace de coworking, au nouvel aménagement du restaurant, et une folle envie d’utiliser plus assidument l’autodrome, qui s’il n’a rien d’un Montlhéry, n’en demeure pas moins un espace particulièrement adapté pour des présentations dynamiques s’étant faites trop rare ce dernières années.

Si l’institution puise ses racines dans le passé, elle entend également s’ancrer fortement dans l’avenir, à travers l’atelier de restauration s’ouvrant à la formation, par le biais d’un partenariat signé avec la Chambre des métiers d’Alsace afin d’accueillir et supporter une filière de formation au Certificat de Qualification professionnelle Mécanicien réparateur de véhicules anciens et historiques.

La belle au bois dormant se réveille donc après bien des années de léthargie, et si cela ne fait que quelques mois, les premiers prémices s’annonces pour le moins prometteurs, pour redonner à ce lieu d’exception, l’aura qu’il mérite. En attendant, nous ne pouvons que vous encourager, lors d’un passage dans la région grand est, à faire une halte merveilleuse au Musée National de l’Automobile – collection Schlumpf, afin de déjà découvrir les quarante événements, marquant ce quarantième anniversaire.