Range Rover Velar : Paquebot routier
Par   |  11 décembre 2018

La présentation en 2008 du concept LRX par Range Rover fut un choc visuel. Pour completer un Freelander un peu timide (et sous la bannière Land Rover), le constructeur tablait sur l’exubérance, et ce n’est pas la version de série deux années plus tard qui vint édulcorer l’esthétique de ce SUV. Le succès fut au rendez-vous, d’autant qu’au-delà de l’esthétique, l’Evoque répondait à une vraie demande pour un « baby Range ». Et le Velar qui nous intéresse aujourd’hui dans tout ça ? Et bien comme tous ses concurrents, et peut être plus encore, Land Rover profite de la vague portant les SUV de tout poils pour décliner sa gamme, et entre le petit Evoque de 4.37m et le gros Range Sport de 4.88m, il y avait clairement une place que le Discovery Sport (4.60m) plus familial et moins mode ne comblait pas, laissant la place au beau bébé que nous avons sous les yeux.

Alors oui, c’est un bon gros bébé que voilà, nous ne sommes clairement pas dans le fluet, et si le style en impose, il préfigure le design des futurs modèles comme l’a prouvé la présentation du nouvel Evoque il y a quelques jours.
La face avant est arrondie mais massive, le profil, effilé, le porte à faux arrière, interminable, et perchée sur ses grosses roues de 21 pouces, l’inspiration nautiques saute aux yeux, et si le Velar ne fait pas l’unanimité, il ne peut en aucun cas laisser indifférent ! Cependant, le conducteur va devoir assumer, pas de discrétion ici, d’autant que les petits détails foisonnent, telles les poignées de porte rétractibles ou la découpe du panneau arrière.

Ouvrez la porte, et bienvenu dans un Range nouvelle génération. Rien de neuf coté finition et qualité des matériaux, irréprochables, mais le design évolue avec l’apparition du double écran tactile : efficace et esthétique. L’habitacle est spacieux, avec juste une ligne de toi qui descend légèrement sur l’arrière, mais rien de pénalisant pour les têtes, et l’on se sent bien à bord, autant en passager qu’au volant. Un vrai salon Anglais, en plus moderne. Le toit panoramique apporte ce qu’il faut de lumière pour éviter que l’ambiance cocooning ne tourne à la claustrophobie, et l’invitation au voyage au long court est assez irrésistible. Le coffre, sans être exceptionnel compte tenu du gabarit, se révèle largement suffisant pour un couple avec deux enfants, ce dont est sensiblement incapable un Evoque à moins de faire de grosses concessions sur les bagages. La voilà la justification de ce Velar, plus de confort, plus de place, et plus de… bagages.

Une impulsion sur le bouton start, et zou, en balade. Le quatre cylindres ingenium diesel de 240cv se met en route discrètement, et s’il ne fait pas preuve d’un charme remarquable, il s’acquitte plus qu’honnêtement de sa tâche, préférant la discrétion donc, et laissant l’exubérance au 6 cylindres de 300cv également disponible. A vrai dire, mis à part son caractère un peu effacé, et son bruit quelconque mais bien filtré, on ne peut pas lui reprocher grand-chose, tant il fait preuve de disponibilité pour relancer dès les plus bas régimes.

Ces premiers tours de roues mettent en avant un confort très au-dessus de la moyenne sur notre version équipée de la suspension pneumatique, et confirme la philosophie grand tourisme de ce Velar, un peu au détriment du dynamisme. La voiture est rapide, sécurisante, mais ce n’est jamais le grand frisson, grand tourisme on vous dit. De toutes façons SUV et dynamisme n’ayant jamais vraiment fait bon ménage, autant que ce soit confortable. L’équipement est pléthorique dans cette version SE agrémentée d’une bonne louche d’options (merci de consulter le configurateur Range Rover, il n’y a pas assez de place ici !) et les possibilités de personnalisation de l’intérieur sont assez poussée, bien plus que pour l’extérieur. Le double écran, en plus d’être joli, est plutôt pratique à l’usage, la partie basse permettant de conserver un accès direct aux commandes de clim, en plus de la configuration dynamique de la voiture. La partie haute, s’inclinant légèrement au démarrage, conservant la partie multimédia, téléphone et GPS notamment. C’est propre, c’est net, c’est techno, c’est efficace, bref c’est très agréable à vivre. D’autant que c’est accompagné de petite attention très « premium », comme les boutons tactiles au volant, inutile, donc parfaitement indispensable.

85 000 Euros, c’est une somme, très élevée, et c’est ce qu’il faut débourser pour prendre possession de la configuration de notre essai, et si la gamme débute légèrement en dessous des 60 000€, le gros des ventes se feront probablement dans le voisinage du modèle que nous avons sous les yeux. Un Range sport n’est plus si loin, mais il y a fort à parier que son remplaçant sera encore plus gros et plus cher… Le pari de Range Rover est probablement que les acheteurs d’Evoque ont évolués dans leur situation familiale et professionnelle, et qu’ils ont à la fois besoin de plus d’espace, et plus de moyens à leur disposition. Grandir avec ces clients, elle est peut-être là, la bonne idée, et puis, comme l’écrivait Audiard, le prix s’oubli (avec beaucoup de temps !), la qualité reste.

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