Suzuki Jimny, au carré
Par   |  12 juin 2019

Des voitures, nous en essayons de tout type, familiale, citadine, sportive et autre SUV, et nous nous efforçons de toujours repartir d’une feuille blanche, afin de comprendre au mieux l’idée directrice ayant définie la genèse de chaque modèle. Mais parfois, il arrive qu’une excitation particulière apparaisse aux abords d’un essai, pas nécessairement parce que le sujet est spécialement cher, rare ou puissant, mais plus simplement parce que l’on se retrouve en terre totalement inconnue. C’est exactement le cas ici, et c’est peu dire que ce petit Jimny de Suzuki est un modèle à part. A la fois fashion, oldschool, pratique à la limite de l’utilitaire, rigolo, bref absolument inclassable ! Alors laissons lui nous montrer de quoi il est fait.

Que vous dire sur ce cube à roulettes de couleur flashy, chacun se fera son idée, en bien ou en mal, mais en tout cas il ne laisse personne indifférent. Et au nombre de pouces levés, de passants, d’utilisateurs de scooters, ou d’automobilistes nous ayant arrêté pour papoter de la bête, c’est un grand oui qui se dégage de son look. Il faut dire que tout cubique qu’il est, monsieur soigne le détail, avec incongruité parfois.
La face avant bien verticale, se fait toute en contraste, avec ses phares au regard travaillé, ainsi que le S king-size, brillants de mille feux sur une calandre noire surmontant un sabot satiné prenant en sandwich une grande prise d’air, lui donnant un petit air carnassier. Mignon, sympa, mais mieux vaut peut-être ne pas trop s’y fier quand même !

L’arrière, parfaitement au carré, ne laisse dépasser que l’antenne au-dessus, mais pas centrée, la transmission en-dessous, confirmation, môssieur est bien équipé pour le crapahutage, et les oreilles de Mickey de chaque côtés, avec le… nez rond au milieu, comprenez la roue de secours, n’ayant pas la place de rester à l’intérieur avec ses seulement 3.65m de court.
Pour ce qui est du profil, c’est simple, une roue, une porte, une roue, et, c’est tout.
Ce Jimny est un ovni dans la circulation actuelle, et ça fait un bien fou de voir un constructeur se lâcher et aller au bout de son idée. Un baroudeur, même mini, ça ressemble à ça, un point c’est tout. Et puis vous pouvez toujours essayer de le prendre en gris discret, il se remarque toujours autant.

L’intérieur est dans le même esprit, position de conduite bien haute, mais confortable, design typée 4×4, que ce soient les cadrans indicateurs carrés avec fausses vis, l’entourage des commandes de clim ou la poignée de maintien du passager, sans parler du garnissage autour des vitres arrière (pas même entrouvrables, dommage), en pure tôle, couleur carrosserie. Dans tout autre voiture, nous aurions crié au scandale, eh bien ici, ça passe crème ! Ça renforce même l’ambiance à bord.

Mais bon, comme ils sont sympas chez Suzuki, ils vous ont ajoutés tout le confort moderne, ou presque, volant multifonction en cuir, écran central de bonne taille au design moderne intégrant tout ce qu’il faut, de l’audio au GPS en passant par le téléphone bluetooth. Des aides à la conduite aussi, avec un système de maintien dans la voie, si si, mais pas de détecteur d’angles morts, dommage bis.
L’habitabilité, compte tenu de ses dimensions rikiki, est fort convenable, et quatre adultes de taille standard, disons jusqu’1.75m trouverons leurs aises, à condition de voyager léger. En effet, à moins de rabattre un, ou les deux sièges, le coffre se limite à la partie congrue.

Pas de miracle lorsque l’on tire aussi court. Par contre ces sièges se rabattent en un tour de main, et les dossiers sont même réglables en inclinaison. Ça c’est du sens de l’accueil.
La partie audio n’appelle pas de critique particulière pour un système ne portant pas de badge prestigieux, c’est tout à fait correct, et cohérent avec la voiture.

Petite rotation de la clef de contact (vous ne vous attendiez pas à un bouton quand même !!!), et le 4 cylindres atmosphérique de 1 500cm3 se réveille dans un bruit un peu agricole. Lui qui ne dispose pas de Start and stop, développe la bagatelle de… 102cv. Alors oui, il ne fait rien comme tout le monde ce Jimny, pas de downsizing, de turbo ou de 3 cylindres, il a une mission à remplir, un peu à contre-courant, ce qui impose des solutions, à contre-courant, ou à l’ancienne si vous préférez. Ce n’est pas une critique, pas de temps d’attente du turbo, couple disponible assez bas, un peu d’allonge dans les tours, et surtout super polyvalent, route, tout terrain. Et puis c’est qu’il a son petit caractère, on se fait à sa voix, on s’apprivoise, et on sera bien triste de le quitter, ce moteur. D’autant qu’il n’est pas glouton pour deux sous, se contentant de 6.5l/100km, si vous vous contentez de 90km/h. Au-delà, la consommation va s’envoler, 8-10l/100km vers 115km/h et… non vous n’irez pas plus vite, ou pas longtemps. Mais nous y reviendrons dans le chapitre suivant.

Puisque nous y sommes, pourquoi pas plus de 115km/h ? parce que la voiture n’est pas faite pour cela ! Elle en est capable, mais elle vous fait sentir qu’elle n’aime pas, et il vaut mieux respecter sa nature. Son terrain c’est la ville, avec son rayon de braquage à l’image de sa taille, mini. Ce sont aussi les petites routes de campagne, où elle sautille joyeusement sur ses suspensions, avec une tenue de route bien supérieure à ce que nous imaginions, sur le sec. Sur le mouillé, sa nature de propulsion demandera beaucoup d’attention, à moins de ne déplacer le levier prévu à cet effet en position 4 roues motrices, ça évitera de voir la roue de secours vous doubler. Les nationales aussi ne lui font pas peur, régulateur de vitesse calé sur 110km/h, et zou, allons voir tata Nicole (Là, il y a dédicace !).

Et que dire du passage off-road ? Hallucinant, tout simplement, même sans être de grands spécialistes du tout-terrain. Sa taille son poids, son moteur, sa gamme courte, son architecture, tout a été fait pour que vous ne vous posiez jamais la question, ça passe ? Oui, ça passe, neige, terre, boue, franchissement, allez-y, rien ne lui fait peur, ou presque. Les beaux quartiers aussi. Alors oui, sur l’autoroute, c’est moins rose, mais trouvez-nous une autoroutière capable de crapahuter comme elle le fait, sans dépenser le double, voir beaucoup plus, hum, alors, on attend, oui, c’est bien ce que l’on pensait.

Un joujou extra, et bien plus ce Jimny. C’est avec un brin de nostalgie qu’il a fallu le ramener chez Suzuki, tant on en fait plus des comme lui. C’est une vraie voiture, bien plus que son aspect de gros jouet ne le laisse penser. Capable de déambuler dans les beaux quartiers, tout comme de rendre bien des services en milieu hostile, médecin de campagne, agriculteur, nombre sont, ceux qui peuvent compter sur ce compagnon fidèle au quotidien. Il fait tout bien, ou presque, et avec un style autant inimitable qu’irrésistible.

Version essayée : Suzuki Jimny 1.5 VVT Pack au tarif indicatif de 20 745€ TTC

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