Fiat Cinquecento Sporting, citron pressé.
Par   |  22 août 2018

Parler voiture de sport revient souvent à empiler les chiffres, puissance, accélération, vitesse de pointe et autres valeurs plus ou moins subjectives. Mais à chaque génération, il existe un petit nombre de spécimens qui défient ces chiffres et préfèrent parler sensations. Ça tombe plutôt bien car c’est exactement ce dont il est question ici.
En même temps, lorsque l’on arbore fièrement un moteur développant 54cv, et que l’on toise à 150km/h, il ne vaut mieux pas tout miser sur les performances !

Rigolote ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit en se trouvant nez à nez avec ce « pot de yaourt » jaune canari. Elle vous fait de l’œil, c’est sûr, le sourire vous vient aux lèvres simultanément à une petite pointe de scepticisme : non sérieux, ça roule ??? Allons, laissez ressortir l’enfant qui est en vous, elle vous le rendra au centuple.
Mais en vrai, ils ont payé un designer pour dessiner un cube ? Oui, et il l’a plutôt bien réussi, ce cube, quel que soit l’angle, des petits détails se font jours, c’est simple, efficace, et cette ligne a bien vieillit, quoi, vingt-quatre ans ? Vraiment bien vieillie.

Allez hop, dans l’euphorie du moment, sautons à bord. Siège sport, ceinture rouge, volant cuir, compte-tour, la dame sait recevoir. Et puis ça permet de passer sous silence la finition légère et les plastocs… toc ! Cela dit, il y a vingt-quatre ans je n’aurais pas parié que ça vieillisse aussi bien, la fermeture centralisée ainsi que les vitres électriques (si si) fonctionnent encore parfaitement. L’ambiance est là, et bien là, et l’habitabilité sympa compte tenu de sa taille de guêpe.

Bon ben c’est pas tout ça, mais il parait que ça roule, alors contact. Le petit moteur fire crépite de joie, en tentant de se faire plus gros que ses 1100cm3. La première s’engage avec un léger goût bubble gum tant la sélection se fait approximative, mais le lâcher d’embrayage redonne le sourire, la banane même. L’accélération se fait franche, juste entrecoupée par le cout de guimauve pour passer au rapport supérieur. Dynamique la puce, très dynamique même compte tenu de sa faible puissance, mais s’il y a bien une chose quelle maitrise, c’est son poids, dans les 730kg, ou l’adage de Colin Chapman version Italienne, et populaire ! Ajoutons-y une boite courte et le tour est joué. Enjoué même, mais voici le premier virage, freinage efficace (vive les 730kg), malgré les tambours arrières, rétrogradage chamallow, coup de volant, direction non assistée et précise, et zou, la relance, merci, au revoir, rendez-vous au prochain virage.

Le châssis est à la hauteur (on a dit quoi avec les 730kg déjà ?) et supporterait sans soucis une poignée de chevaux supplémentaires, mais les chiffres c’est tabou, et finalement, c’est quasi parfait comme ça. Vivante avec son empatement d’auto-tamponneuse, équilibrée malgré son empatement d’auto-tamponneuse, elle sait tout faire avec efficacité et bonne humeur, tant que ça tourne, une vraie auto-école, au sens pilotage du terme, impossible de s’en lasser. Et tout ça sans se faire peur (les passagers peut-être ?)!
Le confort est correct, sauf pour les oreilles sur autoroute, mais quelle idée d’y mettre les roues aussi, et la consommation, ridicule, même en sortant la grosse attaque.

Maxi-sensations, mini-contrainte, c’est ce que propose cette Cinquecento Sporting, look d’enfer (en jaune, évidemment), performances correctes dans la circulation actuelle, coût d’entretien plus que raisonnable, fiabilité dans la bonne moyenne, bonne humeur permanente, et youngtimer de plein droit, elle se négocie encore à tarif démocratique, disons entre 2 000€ et 3 000€ à condition d’en trouver une belle, mais dépêchez-vous, à l’image d’autres icones des années 90, la cote monte inexorablement, même pour des populaires comme cette Cinquette.

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