Comme tous les ans, et ce pour la 33e édition, le rallye Aicha des Gazelles du Maroc 2024 prendra son envol le 12 avril pour deux semaines d’une aventure féminine hors du commun. L’occasion pour nous d’assister à une journée de préparation dans la boue Seine et Marnaise d’univers tout-terrain à la Ferté Gaucher, pour les membres du team Bosch Car Service qui nous attendaient tout sourire en cette rare journée ensoleillée. Manœuvre, faible adhérence, et surtout cohésion étaient au programme des cinq équipages qui ne ménagent pas leurs efforts.

Le principe est simple pour cet unique rallye exclusivement féminin. Pas de vitesse, pas de GPS, mais une navigation à l’ancienne, uniquement en hors-piste. Les «Gazelles» doivent rallier plusieurs balises dans l’ordre en parcourant la plus courte distance possible, tout en préservant leur véhicule, qu’il soit 4×4, crossover, crossover hybride, quad, SSV, camion, ou même électrique.
Car bien au delà de la compétition, c’est surtout d’aventure humaine, et de cœur dont il s’agit ici. Hors de question de laisser un équipage ensablé (ou ici embourbé), le temps n’ayant pas vraiment d’importance, seule la distance parcourue, la plus courte possible, compte, alors l’entraide devient durant ces quinze jours un véritable mode de vie. Entraide à plus grande échelle aussi, puisque chaque équipage, chaque concurrente même, est porteuse d’espoir à travers l’association quelle supporte. Aide et accompagnement médical, recherche, éducation, infrastructure, les projets sont divers, mais toujours d’une utilité majeure voir fondamentale pour les populations auprès desquelles elles viennent en aide.

Et Bosh dans tout cela ? Le partenariat autour de valeurs communes avec le rallye est une formidable opportunité de mettre en avant le réseau Bosch Car Service et tous ses membres, en intervenant dans la préparation des gazelles lors des 9 sessions de coaching mécanique, ainsi que sur le rallye pour les conseiller, et les assister lors du bivouac, afin qu’elles puissent vivre cette expérience en toute sécurité.

Mais ce rallye, ce sont les gazelles elles-mêmes qui en parlent le mieux, alors faisons le portrait d’une gazelle débutante, avec Cécile SINQUIN, Equipage 153 – Gazellience, dont c’est la première participation et qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions.

Comment en arrive t’on à participer à ce rallye des Gazelles ?
Je n’ai jamais fait de sport automobile, j’ai découvert les dunes pour la première fois au Maroc il y a 3 semaines, je n’avais jamais fait ça de ma vie ! Mais c’est aussi ce que je cherche, j’y suis allée dans un total esprit d’aventure, chercher autre chose, me dépasser. Il n’y a donc pas de prérequis pour cette aventure, je pense qu’il faut avant tout de la résilience et de la détermination, parce que la première partie du rallye, c’est d’aller chercher des sponsors, d’aller chercher les fonds pour être sur la ligne de départ. Aujourd’hui avec Nadia mon équipière, nous y sommes, je considère que j’ai déjà prouvée une première partie de ce que j’ai besoin de me prouver. Et après on se prend au jeu, on a envie de se dépasser, de donner le meilleur de nous-mêmes, on a envie de faire le moins de kilomètres possible parce que c’est l’objectif du rallye, d’aller le plus possible au cap pour atteindre les balises, et comme en plus j’adore conduire ! J’ai aussi découvert le pilotage en tout terrain très récemment et j’adore ça. N’importe qui ou presque pourrait le faire, mais je pense qu’avant tout il faut être conscient que c’est une aventure, qui va être difficile. Mais on y va parce que c’est au-delà d’une épreuve, quelque chose de grand, c’est une aventure avant d’être une course automobile, qui n’est qu’une toile de fond. Ce sont toutes les valeurs qui vont avec, au delà de la course, car s’il y a un classement, il y a aussi de l’entraide parce que quand on est planté dans les dunes, on a toutes dans notre 4×4 des sangles pour pouvoir tirer la copine, qu’on ne connaît pas et qu’on croise juste parce qu’elle est tanké à côté de nous. Il n’y a pas beaucoup de rallye automobile qui peuvent en dire autant, donc il y a tout ça aussi autour du rallye à Aicha des gazelles.

Pour toi, c’était donc cet évènement là et pas un autre ?
C’est par là que j’ai tiré le fil, c’est l’évènement qui m’a donné envie, ce sera ma première participation, mais je ne m’interdis pas de faire d’autres épreuves derrière, parce que ma motivation c’est aussi de découvrir des choses nouvelles !
En dehors du rallye est-ce que tu es dans un milieu automobile ?
Pas du tout, je suis architecte de formation et travaille chez un bailleur social, en ingénierie numérique, mais mon papa qui est un passionné, m’a probablement transmis son virus.

Tu me disais que ton équipage s’est formé il y a seulement un mois, ça s’est fait comment ?
Lorsque je me suis séparé de ma première coéquipière, j’ai tout de suite appelé Bosh Car Service, parce que potentiellement mon projet était décalé à l’année suivante, et ils m’ont conseillés d’appeler directement le rallye, qui m’a contacté mi-janvier pour me présenter Nadia, une Marocaine qui cherchait également une équipière. Nous avons échangées en visio, et 24h plus tard l’équipage était constitué !

Nous sommes proche de l’événement mais c’est combien de temps de travail avant, pour les sponsors pour la voiture, les formations ?
C’est hyper variable, des gazelles que j’ai rencontré ici et qui sont sur la ligne de départ cette année, ont commencé leur projet il y a 5 ans. Moi c’est différent, j’ai commencé au mois de mai dernier, et je m’y suis consacré à 100% pendant mes temps libre. Je vivais rallye, je mangeais rallye, je dormais rallye, pendant l’heure du déjeuner au boulot, je ne faisais que ça, pour que le projet avance, et c’est pour ça que je parle de détermination, c’est impossible en dilettante. J’ai choisi d’y aller à fond et j’ai eu la chance d’avoir Bosch Car Service qui m’a suivi pratiquement dès le début, et ça aide, parce qu’ils apportent un soutien sponsoring, mais pas seulement. Il y a 5 équipages, c’est une vrai équipe et c’est une sorte de coaching qui aide à la préparation, avec des contacts soutenus entre tous les membres de la team.

Pilotage, mécanique, tu avais déjà un petit peu d’expérience ?
Pour moi la mécanique est « parallèle » au rallye, mais elle est assez sporadique. On a l’avantage d’avoir Bosh Car Service qui organise des coachings et ça c’est assez exceptionnel. Déjà parce qu’on rencontre les autres Gazelles, et puis on met les mains dedans le temps d’une journée, avec quatre 4×4 à disposition sur lesquels on peut changer le filtre à air, changer un pneu, comment fonctionne le cric, comment le caler si on est en dévers etc… C’est vraiment du concret par rapport aux besoins du rallye. Et puis on sait aussi qu’il y a une équipe de 60 mécaniciens en permanence sur le bivouac, ça rassure. Evidemment ça n’empêche pas les casses, mais on sait que si jamais on a besoin de faire checker le véhicule tous les jours, on peut le faire, on n’est pas tout seul, d’autant que l’on va tenir à un carnet mécanique et noter justement tous les petits bruits apparus pendant la journée, les chocs qui auraient pu créer quelque chose, pour le soir, voir s’il y a une nécessité ou pas de mécanique. Coté pilotage, j’ai d’abord beaucoup échangé avec un pilote, qui m’a conseillé un peu de littérature, histoire de comprendre les différentiels, les croisements de ponts, le positionnement dans les ornières. J’ai ensuite effectué un stage d’une journée en quad, même si c’est un peu diffèrent d’un 4×4, c’était bien de pouvoir mettre en pratique.

As-tu fais une formation specifique en vue de ce rallye ?
Oui, on a fait un stage d’une semaine au Maroc avec Nadia, pour se frotter aux dunes. C’était sur une partie du parcours 2023,nous sommes donc allé chercher du très concret, et c’était vraiment une expérience bien au delà du rallye. Nous avons traversé le Maroc de Marrakech jusqu’au désert, ça nous a pris 11 h, puis nous avons passé 5 jours entre les balises, les dunes, les montagnes, à chercher notre point sur la carte, à être perdu aussi parfois. C’était la vraie expérience, le bivouac et les 400 participantes en moins, mais une vraie mise en situation. Ca nous a conforté dans notre choix d’équipage, ça nous a permis aussi de se comprendre, d’apprendre à connaître l’autre, comment on allait fonctionner ensemble. Et puis je n’avais jamais vu le désert de ma vie, donc me confronter à cet environnement hostile, c’était nécessaire pour moi.

Tous les équipages supportent des associations, dis nous en plus.
Nous sommes un équipage recomposé puisque j’ai rencontré Nadia sur le terrain à Marrakech il y a environ un mois, et elle est arrivé avec son projet, qui est très engagé pour les populations déplacées du Darfour, dont beaucoup de veuves suite à la guerre, pour leur donner la possibilité de pouvoir faire évoluer la société, dans un des endroits les plus dangereux de la planète. De mon côté c’est assez parallèle, puisque je soutiens Africa Aide Education, qui est une association qui vise l’émancipation de la femme par l’éducation, notamment au Sénégal, Togo, et Bénin, avec l’objectif d’éduquer ces femmes et ces jeunes filles pour élever toute une société, puisque ce sont des pays où la culture matriarcale est très présente, elles gèrent la nourriture, la maison etc… Alors avec une bonne base d’éducation, elles pourront, en tant que pilier de leur famille, élever l’ensemble de leurs proches, de leurs villages, et donc l’ensemble et de la société.

Comment tu es venue à supporter cette association ?
C’est une c’est une conviction personnelle, j’ai toujours pensé que l’éducation est la solution aux crises sociétales, et c’est par l’éducation que l’on peut régler à peu près tous les problèmes, il suffit de regarder ici la place des femmes dans le sport automobile ou dans le sport en général, y compris à haut niveau. J’ai donc cherché, creusé, échangé, jusqu’à trouver cette association dont je partage totalement les valeurs.

Qu’elles sont tes ambitions sur ce rallye ?
L’ambitions c’est de le vivre à fond, ne jamais laisser tomber, d’être à 100% dans la compétition mais sans objectif de classement. Nadia comme moi même n’avons pas envie de nous donner une pression de résultat, en face on a des équipages qui l’ont fait 18 fois, on ne joue pas dans la même dans la même cour, mais j’’y vais à fond sans jamais rien lâcher, et tant mieux si on fais un classement.

Les équipages Bosh Car Service sont à suivre du 12 au 27 avril 2024.
Equipage 27 – Team en Vadrouille, confirmées, catégorie Quad / SSV (Buggy) – Francesca CHAMBERLAND/Manuelle GAUTHIER
Equipage 133 – Battements de Cils, 2ème participation, catégorie 4×4 / Camions (4×4) – Emmanuelle BESSETTE/Emilie TROMPAT
Equipage 153 – Gazellience, 1ème participation, catégorie 4×4 / Camions (4×4) – Nadia BETTAR/Cécile SINQUIN
Equipage 177 – Wonder Gazelles, 2ème participation, catégorie 4×4 / Camions (4×4) – Heïdi DERRADJI/Véronique GIANADDA
Equipage 265 – U Muvrelle, 1ème participation, catégorie 4×4 / Camions (4×4) – Noëlle BALESTRI/Nastasia LYARD