Jeep Cherokee, digne descendant
Par   |  15 juillet 2019

Il fut un temps ou les SUV n’existaient pas, et ou les 4×4 n’étaient absolument pas une affaire grand publique, tant ils restaient destinés aux professionnels ainsi qu’a quelques amateurs éclairés. Deux modèles initièrent la grande transformation, et le Jeep Cherokee était l’un de ceux-là. Nous sommes en 1984 et la deuxième génération déboule en Europe, l’histoire est en marche. Vingt cinq ans et quatre générations plus tard nous voici donc devant cet héritier, membre d’une catégorie totalement à la mode désormais.

On peut dire qu’il est la limite du transformisme ce Cherokee, tant au gré des différentes générations, son look eu tendance à se chercher. Se rapprochant tantôt de la Willys originelle, tantôt du Commander pour se rapprocher aujourd’hui du grand, Cherokee. Et même dans cette cinquième génération, le restylage, bienvenu, lui a vu profondément modifier son regard, et c’est tant mieux. Vous l’aurez compris, nous n’étions pas fans de la version initiale, avec ses phares à double étages.

C’était osé, trop peut-être, et lorsqu’on le voit aujourd’hui, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’il est très bien comme ça, avec son mufle proche de sa grande sœur, aux feux de jours près, son profil assez élancé, rehaussé juste ce qu’il faut avec ses passages de roues un peu au carré, et son arrière, agrémenté de feux à effet 3D. Ce n’est, certes pas flamboyant, mais c’est réussi, et l’esprit de famille bien présent.

L’intérieur aussi ressemble beaucoup à son grand frère. L’habitabilité, bien que confortable, reste certes un peu moins opulente, gabarit plus réduit oblige. Vingt centimètres de moins en longueur et huit en largeur, ça se ressent un peu mais rien de dramatique, bien au contraire tant le rapport encombrement/habitabilité semble plus favorable au plus petit des deux. La finition est tout à fait correcte, et les matériaux de belle qualité avec peu de plastiques critiquables. Il faut dire que nous sommes dans une version Overland haut de gamme, bien équipée et vraiment valorisante.

Si l’écran central regroupe tout ce que l’on est en droit d’attendre en matière de technologie, son ergonomie mériterait d’être revue pour plus de clarté. Par contre le petit écran se trouvant au centre des deux compteurs, apparait complet et bien plus facile d’utilisation, malgré un nombre d’informations conséquentes que certaines voitures à visée sportive pourraient lui envier.
Le système audio, de son coté, mérite une attention particulière dans ses réglages, sous peine de vite se laisser envahir par les basses. Le gros son Américain, oui, mais dans une certaine limite. Avec les réglages adéquats, le son se montre clair et agréable pour l’écoute de vous morceaux préférés.

Le 4 cylindres diesel de 2.2l s’ébroue gentiment, et dans une discrétion en progrès, surtout une fois en température, l’isolation phonique apparaissant correcte. Ses195cv étant bien supportés par la boite automatique à 9 rapports, douce et suffisamment rapide pour ce 4×4 qui n’a rien de sportif.

La puissance apparait adaptée quelque soit la situation, route, autoroute, off-road, pas de soucis, l’ensemble moteur-boite répondra présent, toujours en discrétion. Notre consommation moyenne s’est établie entre 7l et 8l/100 km durant l’essai, comportant pas mal de circulation en ville, et donc d’inévitables embouteillages. Compte tenu du gabarit et du poids, nous n’avons pas grand-chose à reprocher à notre Cherokee sur ce point.

Le comportement routier, s’il est un peu pataud, reste toujours sécurisant. Pas vraiment dynamique donc, ce qui est le cas de bon nombre de ses concurrents, et tout juste dans la moyenne en ce qui concerne le confort, que nous aurions attendu un peu plus moelleux. Heureusement, les excellents fauteuils de cette version Overland rehaussent le tableau. Là ou ce Cherokee fait la différence, c’est dans ses qualités en hors-piste, rare sont les SUV en mesure de le suivre lorsque les conditions se dégradent vraiment.

Si être l’héritier d’une si longue dynastie n’est pas nécessairement chose aisée, surtout au sein d’une famille notamment plus nombreuse qu’elle ne l’était au moment de la première génération, ce Cherokee s’en sort avec les honneurs. Pas le plus flamboyant, mais une figure rassurante au beau milieu de cette catégorie ou chacun cherche à en mettre plein les yeux. Rien de tout cela ici, mais l’assurance d’une certaine prestance assurée par son blason prestigieux, loin des modes, et surtout ce « petit je ne sais quoi » propre à toute Jeep qui se respecte. Une valeur sûre en somme.

Version essayée : Jeep Cherokee Overland 2.2lMultijet S&S 195cv au tarif indicatif de 50 450€

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