Clio V6 phase 2, brutes, de mère en fille
Par   |  29 avril 2018

Pour tout fan d’automobile hors série en général, et de rallye en particulier, l’essai de la descendante directe de la mythique Renault 5 turbo, revêt un caractère particulier. En effet, les exercices de ce type sont suffisamment rares (et en règle générale destiné à une diffusion particulièrement restreinte), pour que l’on saute sur l’occasion de se payer une tranche de semi-artisanat des plus vivifiantes, surtout lorsque le courant d’air vient en provenance direct de Dieppe.

La 5 turbo est effectivement la première image qui vient à l’esprit lorsque l’on s’approche de cette monstrueuse Clio V6 phase 2 dans sa livrée bleue (France, bien sur), et même si la silhouette générale reste celle de la citadine de base, la cure d’amphétamine semble avoir été plus que sévère. Si l’ensemble déborde d’agressivité, on constate d’emblée que l’efficacité a primée sur l’élégance. Aussi quelle déception au moment de s’installer à bord, que de se retrouver dans une Clio normale, avec juste quelques inserts couleur carrosserie parcimonieusement distribués, plus une signatures « Renault sport » sur le volant, a l’image de ce qui était de mise sur la turbo 2, contrairement à la turbo (tout court) qui offrait un intérieur spécifique et futuriste.

Heureusement, le contact nous redonne le sourire lors de la « mise a feu » du V6, qui gronde gentiment dans notre dos. Etonnant le bruit que fait ce moteur, on jurerait que l’échappement n’est plus d’origine, et pourtant si, Renault est allé au bout de sa démarche de voiture méchante, avec un chant à faire s’affoler un sonomètre ; j’vous jure monsieur l’agent elle de série ma Clio !!! Coté habitabilité, de la Clio, il ne reste que les places avant, le moteur ayant pris la place des enfants et des commissions. Pour faire les (la ??) courses, il faudra se rabattre sur le (tout) petit coffre avant, dans lequel on ne met guère plus que quelques pizzas surgelées et autant de canettes de Coca (avantageusement remplacés pas deux casques et combinaisons de pilote, on commandera à manger sur place…).

Au moment de partir, on se rend compte qu’il va falloir faire au moins quatre manœuvres, là ou une Clio normale n’en nécessiterait que deux, tant le rayon de braquage est ridicule, bref nous sommes en présence d’une citadine qui n’aime pas la ville, et préfère les nationales ou le circuit, ça tombe bien, nous aussi, alors direction les petites routes sous le regard ahuri des badauds qui n’ont visiblement pas l’habitude de voir ce genre d’ovni. La première sensation est de se trouver dans une auto de compétition, de part le bruit et la fermeté des suspension, aussi afin de les faire travailler correctement, il semble nécessaire d’augmenter le rythme. Erreur, ça sautille de plus en plus dangereusement sans gagner en efficacité, grosse déception, ça part dans tout les sens, et même si c’est assez drôle, ce n’est pas très confortable. Au bout de deux tassements de vertèbres, nous nous décidons à prendre la direction du circuit le plus proche. Là, sur un revêtement bien plus lisse, les choses s’arrangent grandement, mais pour le coup, la voiture manque un peu de fantaisie dans son comportement, l’arrière est scotché au sol, et nécessite de gros effort pour la faire pivoter, tout cela à des vitesses assez élevées, il faudra bien prendre le temps de comprendre le mode d’emploi avant de vouloir allez chercher un temps. En revanche ça freine fort, ce qui pourra être utile pour placer l’auto. L’évolution tient d’ailleurs plus de la révolution par rapport à la première version, brillant par son instabilité, mais il semble que Renault ait manqué de sens de la mesure, passant d’un extrême à l’autre.

Digne héritière de la R5 turbo la V6 ? Sans aucun doute en ce qui concerne l’exclusivité et le caractère. Nous voilà en présence d’un bon gros jouet pour grands enfants, pas vraiment utilisable au quotidien (encore que sur belle route et avec des boules quiets…) mais terriblement dépaysante et pour tout dire attachante. Elle ne laisse jamais indifférent, ni les passants, amateurs d’auto ou non, ni les heureux possesseurs, dont le moindre coup de gaz doit dessiner un immense sourire sur un visage radieux. Et puis question sensations, elle ne craint vraiment personne, y compris du coté de certains blasons particulièrement prestigieux.

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