Le championnat Roscar, comme si vous y étiez.
Par   |  22 mai 2019

– Course 2 :
Salim prend le départ, il a très très peu de temps pour rôder les plaquettes : le tour de formation !
Il s’y applique jusqu’aux derniers mètres, puis c’est le départ. Quelques tours d’observation, puis les chronos descendent nettement ! Yes !
Derrière le plateau est très performant et le niveau vraiment élevé, Salim se bat bien, quand à nouveau coup de théâtre, une auto part dans un bac dans le gauche des stands, en ressort en traversant la piste mais ne peut repartir. Du coup Safety Car, tous les écarts sont en train de fondre. Là, Stéphane Nemeth a la Vista de la course et envoie le signal radio « Box-Box ! »
– on est dans la fenêtre du changement de pilotes ? Je lui demande
– oui dans quelques secondes ce sera bon !
Trois ou quatre autos rentrent déjà – elles auront toutes droit à un « Stop & Go » pour arrêt anticipé.
La première à être dans le timing est la numéro A68, c’est à dire mon Salim qui rentre au stand pile quand il faut !! – les freins sont OK. Je me mets deux claques et m’installe dans l’auto.
Dans les stands c’est la folie, des autos partout, le chrono tourne, c’est le moment d’y aller et il faut s’imposer pour sortir du box. Nous sommes au moins six autos « cul à cul » à sortir de l’allée des stands ! Arrivée en piste, on découvre un champ de graviers dans la courbe d’Estoril ! Ça gicle et glisse de partout.

Je tire les régimes et pars direct dans un rythme maximal, premiers freinages, le feeling n’a rien à voir !!! La décélération est super franche, la pièce manquante du puzzle a été trouvée ! L’auto est maintenant parfaite et je peux vraiment piloter. Sauf que je sors large du gauche des stands, mords l’herbe, glisse, ne rien lâcher, contre braquage, gaz, saut de bordure traversée piste, contre, gaz, remise en ligne, pfiouuu, et… c’est bon, reprise du rythme, je n’ai pas perdu beaucoup de temps …gaffe au prochain tour Stef !!
Grosse bagarre, avec celui que j’ai contenu en course 1, toujours très sport et correct, je finis par passer au Nurb et prendre le large cette fois ci je peux me battre. Une Maserati se mets dehors dans Imola et gros drapeau jaune agité, j’ai terriblement envie d’attaquer, mais je dois me contenir ici, même si je perds du temps.
Une auto sort des stands et grossi dans le rétro, la « Macdo » est sur une autre planète, alors je ne résiste pas, il passe et je continue à mon rythme en attaquant jusqu’au damier !
« P3 ! » à la radio !
Ok cool on est 3 de la catégorie je me dis. En fait dans les stands, c’est la joie ! On est troisième au scratch !!
Les freins sont au top de bout en bout : problème résolu !

Et là c’est le long intervalle jusqu’à la course de 22h. Avec Salim on décortique les vidéos embarquées et décidons de la stratégie de course pour la dernière manche, la nuit. Salim me confie le départ. Et là je rentre dans un process de concentration, je bois, prends des forces, je reste en mouvement, respire, la course de nuit est très spéciale. Tout est très calme alors que les éclairages du circuit remplacent le jour.
L’heure d’installation finit par arriver soudain, et c’est l’effervescence qui reprend. Au moment placer l’auto en prégrille j’ai un pincement, ça en fait des autos, elles sont toutes si belles, un vrai effort de présentation, magnifiques et rutilantes.
Notre place est tout devant et c’est incroyable de garer notre « Jeukiplay » noire mat et rouge en troisième place.
Le Team a monté notre jeu de pneus slicks MICHELIN neufs, bien les rôder, chauffer, j’ai deux tours, celui de mise en grille et celui de lancement.
Nous sommes sur la grille de départ, arrêt pour photos et vidéos quelques minutes. Salim est à mes côtés, m’encourage, Anna, le Team911Impact, le Team Alfa passe me voir aussi.

Je suis dans un état très « spécial »
Evacuation piste
Pace car, démarrage, tour de formation, la nuit, la piste devient magique.
Être prêt à attaquer direct.
Dernière chicane, la vibration monte, rouge… VERT ! Et c’est l’attaque au premier tour, j’arrive à passer au freinage, P2.
J’ai l’auto juste devant moi, je continue, et attaque ..P1 !
Devant c’est le noir, j’enclenche les pleins phares et je tente l’échappée, chaque rapport, chaque freinage, chaque virage, chaque tour, je mets tout ce que j’ai. La Porsche est fabuleuse, le moteur hurle la boite claque ses rapports, les freins …freinent.) Les pneus sont fabuleux et la piste libre devant.
Ce sont des moments indescriptibles mais je vais essayer.
L’esprit semble se diviser en deux entre la partie calcul, très factuelle et en même temps un détachement se produit, des pensées et des émotions furtives mais très intenses me traversent et l’auto vole. J’en tremble, rien que de l’écrire.
Je creuse au maximum l’écart pour donner l’auto à Salim. Je remarque que des Porsche ressortent des stands, ce doit déjà être le début de la fenêtre de changement de pilote
J’espère un instant que ma radio fonctionne bien, je me dis que Steph me laisse le plus longtemps en piste possible quand justement « Box -Box-Box » déchire l’obscurité.

Je rentre P1 avec 27 sec d’avance, toujours appliqué au « chrono stand », box, Neutral, coupure moteur, desserrage harnais, je sors …difficilement. Salim monte, je lui fais signe que tout est OK, je peux à peine parler. Le Team check les pressions, top départ et la Porsche démarre retrouver son élément. Salim poursuit sa course solidement, en bagarre permanente avec le trafic, il fait nuit noire et le temps parait suspendu.
Les dernière minutes sont terribles, les lions reviennent derrière et on se fait croquer quelques places, mais le job est fait, bien fait. C’est le damier ! La fin de 3h de courses intenses. Qu’est-ce que doivent être les 24h !
L’auto revient au stand, intacte, Salim est rouge, il a tout donné aussi, on est tous les deux “à l’ouest”.
On nous appelle pour le podium, mais sur le podium on n’a pas compris. En fait il nous faudra le lendemain, dimanche midi, en revisionnant des dizaines de fois la vidéo du podium pour comprendre. En fait on a fini P2, au général, au scratch ! En fait on a marché sur la Lune !!!

Aujourd’hui encore j’ai du mal à y croire vu la qualité et la quantité du plateau. Les émotions du sport sont vraiment incroyables.
Je réalise cette chance et jamais je ne remercierai assez Salim de me l’avoir redonnée.
Quel Team ! 911 Impact Racing Team, ces gars assurent grave ! Mille merci à vous !
Merci Christian Rossi
Merci ma femme Anna, toujours là, qui nous a soutenus, photographiés, filmés, nourrit !
Je dédie cette course à Sébastien Bonnisseau, qui était avec moi dans ce run de nuit, parti il y a pile 4 ans ce jour
Vivement la prochaine !
“Keep the Dream Alive” !

Credits photo : Anna Ehrhardt

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