Renault Captur, charme discret
Par   |  15 avril 2019

Il est intéressant de noter parfois les similitudes entre deux modèles d’un même constructeur, non pas les similitudes physiques (encore que) mais les parallèles en termes de qualités, défauts, et carrières. C’est exactement le cas entre le Renault Kadjar que nous avions essayés le mois dernier, et le Captur que nous avons sous les yeux. Tous deux furent lancés pour remplacer une version monospace (Modus, et Scenic, qui subsiste dans la gamme néanmoins), avec une identité stylistique proche, et ont bénéficiés d’un restyling relativement récent. Les deux modèles poussent d’ailleurs le mimétisme à recevoir le même nouveau moteur 1.3 turbo, qui, s’il se défendait bien dans le plus volumineux des deux, aiguise notre appétit une fois chaussé dans le mini-SUV.

S’il date de 2013, le design de notre Captur, discrètement restylé il y a deux ans, a vraiment bien vieilli, il faut dire que la discrétion passe mieux l’épreuve du temps que l’exubérance. D’ailleurs il fait moins SUV que ses concurrents plus récents, mais plus version surélevée de la citadine qui lui sert de base technique. En clair, une grosse Clio, plus râblée, donnant une impression de solidité monolithique bienvenue. Pas de fioritures, faces avant et arrières typiques de la marque, mettant en avant un losange king-size, avec un profil légèrement creusé souligné par une partie basse en plastique noir agrémentée d’un bandeau chromé. Le toit gris clair sur carrosserie bleue foncée ajoutant une touche d’agréable distinction. Pas flashy pour deux sous mais pas rebutant le moins du monde.

On retrouve le même esprit en montant à bord, avec un peu moins de sérénité concernant la qualité de finition, qui, si elle a bien progressée, n’est pas encore tout à fait au niveau de concurrentes plus récentes. Cela reste donc sobre, facile à vivre, confortable du fait de l’espace à bord ainsi que le soin apporté aux sièges de notre version « intens », mais quelques ajustements autant que la qualité de certains matériaux restent définitivement en deçà. Par contre n’y a-t-il que nous qui, avec malice et plaisir, avons vu dans les tapis de sol un hommage à la Renault 4 Parisienne de 1960 (on vous laisse chercher sur le net hein) ?

Par ailleurs, nous ne pouvons qu’apprécier la boite à gant coulissante de bonne contenance, tout comme la banquette arrière, coulissante elle aussi. Le coffre à double fond est correct lorsque l’on privilégie les jambes des passagers arrière, et particulièrement logeable en l’avançant pour des enfants.
Par contre quelques erreurs ergonomiques se font jour notamment le bouton de commande du régulateur/limiteur de vitesse et dans une moindre mesure du bouton « eco » situés entre les sièges et obligeant à quitter la route des yeux pour les activer !
Le système audio confié à Bose n’appelle évidement aucune critique sur la qualité du son restitué, bien que nous regrettions une fois de plus l’indigence des possibilités de réglages : Grave, aigu, et… c’est tout !!!

Allez hop, pression sur le bouton start (un peu triste ce bouton en plastique noir pour un moteur si joyeux !), pour voir de quel bois il nous chauffe. Sa note n’est pas plus suggestive que dans le Kadjar, mais son allonge est toujours là. Souple en bas, plein de poigne à régime transitoire, et un petit peu plus de mordant en haut. Par-Fait !

Il faut dire que même s’il a perdu 10cv dans la bataille, pour en afficher 150, il est bien moins encombré par le poids contenu de ce Captur. Ne nous méprenons pas néanmoins, il ne fait pas de notre mini-SUV une mini-GTI, son esprit est bien plus grand tourisme, ça tombe bien, l’ensemble de la voiture semble portée vers les grands espaces. Et comme ce moteur fait également preuve d’une sobriété à toute épreuve (6l/100km sans problème), tant il est bien secondé par la boite mécanique à six rapports, parfaitement étagée, et doté d’une commande ferme comme il faut et au débattements pas trop long, l’ensemble mécanique ne mérite que des éloges.

Le comportement routier renforce cet aspect grand tourisme avec un châssis sain, raisonnablement confortable, et moyennement dynamique. Un juste milieu en toutes circonstances que cet équilibre, jamais excellente, mais jamais mauvaise non plus. A noter également, sans surprises, quelques remontées de couple sous forte accélération sur les trois premiers rapports, sans que ce ne soit jamais dangereux, et puis cela lui donne un petit coté bad-boy assez décalé dans cet environnement un peu sage.
Si l’on a parfois la sensation que Renault aurait pu en faire une sportive, cela semble désormais passé de mode, mais ouvrir la catégorie des mini-SUV sportif, quel contre-pied cela aurait pu faire !

A l’image de son grand frère Kadjar, ce Captur vieilli bien, merci pour lui. Il dispose d’un très bon compromis confort/tenue de route, d’un ensemble mécanique remarquable, d’une habitabilité dans la bonne moyenne, et d’un positionnement tarifaire suffisamment agressif pour faire oublier ses quelques rides en finition. Reste que Renault a fait un choix, ils auraient pu en faire une sympathique et mémorable petite sportive, et se sont contentés d’en faire une excellente mini-GT, c’est moins flamboyant, mais tout aussi respectable.

Version essayée : Renault Captur Intens Energy TCe 150 FAP au tarif indicatif de 26 489€ TTC

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